Le digital transforme notre façon de consommer, de penser et de voir le monde. Mieux encore, le web participe à la transformation des rapports sociaux et tisse des liens nouveaux entre marques et consommateurs. Une révolution technologique qui provoque un bouleversement industriel, social et politique. Pourtant, Internet est plus qu’un simple outil technologique, c’est un outil de conservation et de mobilisation. La révolution du web, connaît un autre tournant : il donne du pouvoir aux populations et aux citoyens. Internet donne du pouvoir, celui de créer, de diffuser, de connaître et de comprendre. Cette affirmation n’a jamais été aussi vraie qu’aujourd’hui dans l’histoire de l’humanité. Nous vous proposons aujourd’hui d’explorer à travers ce dossier, la « révolution » de l’empowerment.
Sommaire
Qu’est-ce que l’empowerment ?
La notion de pouvoir est vaste et complexe mais Internet a permis de donner à cette notion de nouveaux contours. Internet est partout, il traverse nos vies et modifie nos modes de consommation et de communication. Prenons la définition de wikipédia très synthétique : L’empowerment est l’octroi de plus de pouvoir aux individus ou aux groupes pour agir sur les conditions sociales, économiques, politiques ou écologiques qu’ils subissent.
Au cœur de cette définition, les notions « d’émancipation » et de « pouvoir-faire » occupent une place de choix. Le terme s’est d’abord diffusé dans les politiques de développement économiques, sociales et politiques à l’égard des femmes, des minorités et des pays en voie de développement afin de leur octroyer plus de place au sein des débats publics. L’idée de la solidarité et de la coopération sont également sous-jacentes à cette idée de « pouvoir-agir ».
En fonction des époques et des espaces culturels, cette notion recouvre des réalités différentes et prend un sens différent. La « révolution digitale », comme on aime à l’appeler si souvent, et ce qu’elle a apporté constitue un nouveau terrain pour l’emporwerment. Des questionnements éminemment politiques et sociales gravitent autour de cette notion d’action. On s’en doute, les domaines d’application sont très larges mais voyons appliqué au digital, à quoi cela ressemble.
L’émergence du concept du « digital emporwerment »
Comment traduire ce terme ? Difficile mais la traduction la plus juste serait peut-être : « pouvoir d’agir ». Les nouvelles technologies, avec toutes les possibilités qu’elles offrent économiquement, politiquement et socialement permettent aux citoyens d’agir. Comment agissent-ils ? En s’informant, en se politisant, en s’instruisant, en débattant et en comprenant. Ce que le web a changé, c’est la place des citoyens, leurs voix comptent et pèsent sur les débats publics. L’émergence du concept du « digital emporwerment » a été popularisé par les Etats-Unis, et plus précisément par quelques structures associatives Américaines savent depuis longtemps que l’utilisation d’Internet permet de faire levier face aux organes étatiques.
La généralisation des usages du numérique
La démocratisation des usages d’Internet au quotidien depuis près de vingt années maintenant ont permis l’émergence du concept du « digital emporwerment ». Les réseaux sociaux se sont développés pour muter en de véritables espaces de conversations sociales. Les citoyens discutent, échangent, se mobilisent et s’organisent pour exprimer leur mécontentement quand ils en ressentent le besoin. D’ailleurs, un nombre croissant de plateformes ont vu le jour à cet effet : comme les sites de pétition en ligne tels que change.org et wesign.it et complètent la présence des forums et des blogs. Autre exemple, dans le domaine de l’éducation, la percée du e-learning et des MOOC montrent la généralisation des usages du numérique dans tous les domaines.
Qui aujourd’hui n’a jamais acheté une place de concert ou un meuble sur Internet ? Qui n’a jamais vu à la télé, un programme n’incitant pas à réagir en direct sur Twitter ? Qui n’a jamais écouté la radio via son smartphone ou sa tablette ? Qui n’a jamais vaguement entendu parler des objets connectés ou de Facebook ? Ces quelques exemples illustrent la place ô combien importante du numérique dans nos usages quotidiens et citoyens. Le digital donne du pouvoir aux êtres et leur permet d’être toujours plus connectés, de se faire entendre et même de peser sur les débats. Le web participe à l’innovation sociale et permettent aux citoyens d’être plus concernés et mieux informés.
L’exemple de mobilisation de webcampagnes politiques
Si les secteurs économiques et de l’éducation sont très concernés par la révolution numérique, le domaine politique n’est pas en reste. Le meilleur exemple est probablement la campagne web réussie de Barack Obama lors de son élection en 2008. Cette campagne constitue l’un des meilleurs exemples d’une utilisation réussie des outils technologiques pour la mobilisation. Le succès de cette campagne a été riche d’enseignements, on a vu qu’il était possible en utilisant les outils on-line de mobilisés off-line. L’outil principal de cette campagne, c’est le site Internet de l’ex-futur président : mybarackobama.com qui permet aux supporters de Barack Obama de se mettre en contact et de se structurer via le site internet avec des outils bien pensés : agendas partagés, matériel militant, carte des événements organisés, accès à la BDD des électeurs pour le porte à porte…
Lors de cette campagne, le web a permis de mobiliser et de fédérer les supporters de Barack Obama en leur donnant des outils et des espaces de mobilisation. Cette élection est la première du 21e siècle a avoir réussi le pari de faire du web, un instrument de mobilisation. Internet pousse également les politiques à aborder le rapport aux citoyens de manière différente. De plus en plus, la consultation en ligne des citoyens est de plus en plus intégrée dans le processus démocratique. Grâce au web, les responsables politiques et les institutions publiques sont obligés à plus de transparence sous peine de tomber sous la colère de la vindicte populaire.
L’exemple de mobilisations des mouvements de contestations populaires
Les webcampagnes constituent autant un terrain d’analyse intéressant que les mobilisations des mouvements de constestations populaires. En effet, certains désignent ces mouvements sous le vocable de « contestations 2.0 ». Un néologisme aussi original qu’intéressant pour la charge sémantique qu’il contient. En ukraine par exemple lors de l’annexion de la crimée par la Russie, les jeunes ukrainiens ont largement utilisé Facebook et Twitter comme outil d’information – pour la population ukraine ainsi que pour le monde entier – que de mobilisation à l’échelle nationale. Cette volonté de contourner le système médiatique s’inscrit dans une logique de disruptivité que l’usage des réseaux sociaux permet.
De la même manière, au Vénézuela lors des manifestations Léopoldo Lopez, économiste de formation et ancien maire, a largement utilisé son compte Twitter et son influence sur ce réseau pour organiser des manifestations. Il crée des hashtags, organise des réunions invite les citoyens à relayer sur les plateformes sociales afin de diffuser le mouvement médiatiquement et pour avoir un poids auprès de l’opinion internationale. Ce qui se dessine à travers ces exemples, c’est d’une part l’utilisation croissante des réseaux sociaux dans des contextes de crises sociales et d’autre part le pouvoir que cela donne aux citoyens. Contester, mobiliser, rassembler, dénoncer, le changement de paradigme est réel et s’inscrit dans une logique de transformation sociale liée aux apports du numérique.
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