Mon avis sur l’album de Radiohead, in rainbow

radiohead in rainbow

Je suis en train d’écouter ce matin l’album de Radiohead, In Rainbows. J’en suis à la 3e écoute. Je ne sais pas si c’est suffisant pour donner une critique juste mais je me lance tout de même. L’important ce matin, c’est de ne pas relire la critique de Burp lue hier soir, il serait bien capable de m’accuser d’un certain plagiat !

1. 15 Step

Dès les premières secondes, on se retrouve dans l’époque électro d’Amnesiac. Un beat sec et légèrement distortionné sert de colonne vertébrale où viennent se greffer une guitare minimaliste avant d’entendre cordes et synthés s’harmoniser pour tapisser le fond. La voix de Thom Yorke est comme toujours : parfois langoureuse, parfois urgente, mais elle demeure un des éléments importants de la musique de Radiohead. Déçu à la première écoute de cette pièce, j’adhère maintenant totalement.

2. Bodysnatchers

La distorsion initiale m’agace un peu. La voix de Yorke peine à percer mais… doit-elle toujours être à l’avant-plan ? Ça semble définitivement sortir des sessions de Hail to the Thief (écoutez la finale de 2+2=5) … mais avec une forte influence rock, époque The Bends. C’est pas mal mais pas grandiose. Après 4 ans sans album, je ne m’attendais pas à une pièce du genre. Meutons que ça fait un peu B-side.

3. Nude

Wow. Là je sens que j’écoute quelque chose de grand, digne de Radiohead. Légèrement jazzée, très atmosphérique en arrière-plan, la voix de Yorke douce et habitée comme je l’aime et qui s’étire à souhait. La batterie marche dans le même sillon, accompagne discrètement le tout. C’est parfait. Attendez, je la ré-écoute encore une fois.

4. Weird Fishes/Arpeggi

Petit beat qui s’accélère doucement tout au long de la pièce, une guitare résonnante et hypnotisante, le tout avance dans un subtil crescendo avant de retomber dans le minimalisme alors que Yorke chuchote pratiquement… et puis pouf, synthétiseur en avant-plan alors que revient la guitare, le beat s’accélère encore, on s’en va vers une finale explosive ? Non ! Re-pouf, ça vient de s’arrêter net sur un 10¢. Très bon.

5. All I Need

Grosse basse vibrante peinturée sur un fond atmosphérique, p’tit beat tranquille, la voix de Yorke revient au-devant. Piano sans grande virtuosité mais placé dans un dédale d’instruments qui se multiplient et qui s’accélèrent avant de s’éteindre encore assez subitement. Décidement, ils ont la structure pour s’étendre mais la retenue de ne plus le faire. Fini les finales fortes explosives d’OK Computer. Je crois sincèrement qu’ils sont rendus allergiques à cet album.

6. Faust Arp

Guitare, synthé et voix. Elle aurait presque pu être sur le dernier disque de Daniel Bélanger. C’est sans flafla mais juste et agréable. Un bon intermède comme Radiohead aime en placer au milieu de leurs albums.

7. Reckoner

Ça commence encore avec une percussion sèche, la p’tite guitare qui s’ajoute doucement en répétition derrière. Beaucoup de picking avec la guitare sur cet album, Radiohead délaisse-t-il les accords ? C’est doux mais, ma foi, je pourrais danser là-dessus ! Oh, attendez, voici venir les synthés envahir le tout. Est-ce que j’aime ? Oui, beaucoup. Y’a des changements comme je les adore, la voix, les détails, les arrangements, bref… du gâteau.

8. House of Cards

Bon, on fait encore dans le minimaliste et le répétitif ici. La guitare est comme un sampling live et chaud qui donne le ton. Thom Yorke chante ici comme je le préfère, c’est-à-dire en étirant parfois à bout de souffle ses notes. Décidement les synthés enveloppants sont très présents sur cet album. On sent que Jonny Greenwood a participé activement à la création des arrangements.

9. Jigsaw Falling Into Place

Chanson avec une batterie plus entraînante, Yorke lâche sa voix haut perchée pour emprunter sa version plus paresseuse. C’est correct mais même après plusieurs écoutes, je suis encore assis sur ma chaise.

10. Videotape

Je sens que ça va se terminer de belle façon. Un intro piano un peu comme dans la superbe Pyramid Song d’Amnesiac. J’attends que les cordes arrivent. Surprise, c’est la voix qui se présente en premier. Voilà qu’il semble doubler ses notes de piano avec un son plus grave. La batterie est là qui frappe toc-toc comme un fou se taperait la tête sur un mur. Yorke n’est pas un prodigieux pianiste mais il sait quel accord jouer et surtout, il sait comment envelopper son piano d’arrangements sublimes. Thom Yorke est un Dieu.

Écouter ce nouveau disque de Radiohead se fait idéalement avec des écouteurs où aucun bruit ambient ne viendra vous dérangez. C’est dans l’immersion totale que l’on réussit à mieux l’apprécier. Radiohead, même dans la simplicité, parsème toujours leurs chansons de bidouillages discrets, de petits ajouts qui viennent enrichir leurs compositions et ça, un bruit ambient peut très bien vous en priver. La structure des pièces est excellente. On a beau parler de Radiohead, le groupe, c’est principalment Thom Yorke. C’est le maestro et le génie derrière tout ça. Ainsi va Yorke, ainsi va Radiohead.

Tiens, en parlant de subtilité, de petits détails dans leurs chansons, je me suis rappelé ce passage dans le film Amadeus où Salieri, l’ennemi juré de Mozart, est obligé bien malgré lui de s’extasier devant le génie du prodige. Et, cadeau du ciel, j’ai trouvé l’extrait sur YouTube.

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